Cela fait six mois aujourd’hui que j’ai quitté mon CDI. Par rupture conventionnelle, pas par démission. Courageuse mais pas téméraire. Je travaille désormais à mon compte. En freelance. Je suis micro-entrepreneur. J’ai monté ma boîte. Rayez la mention inutile, ces phrases sont toutes synonymes, même si j’ai une tendresse pour « j’ai monté ma boîte ». Je trouve ça classe. Mais ultra-libéral.

Bref, cela fait six mois aujourd’hui que je suis « rédactrice print et web indépendante » – il fallait bien trouver un intitulé pour mon CV et mon compte Do You Buzz. Voici mon bilan en 10 points.

1. Oui, je travaille (parfois) en pyjama

Ou en jogging. A peine mon café avalé, je me rends à mon bureau (distant d’un bon mètre, au moins, de ma cuisine). Et franchement, il y a des jours où il est bien appréciable de ne pas avoir à appliquer sa BB crème, tenter de se coiffer, trouver un haut assorti à son bas, ou mettre des chaussures un peu classe mais pas trop haut perchées pour pouvoir parcourir les 500 m qui séparent mon domicile de l’arrêt de tram. C’est moche, mais des fois, c’est bien de travailler en pyjama. Comme je suis une fille pleine de principes, je suis généralement à peu près propre sur les coups de midi.

2. Non, je ne fais pas la sieste tous les jours

Honnêtement, j’adorerais. Je ne dis pas que cela ne m’arrive jamais mais non, je n’ai pas le temps de faire la sieste tous les jours. J’ai du boulot, des horaires, et j’ai beau travailler très près de mon canapé, certains jours, je me vois contrainte de sauter la sieste.

3. Non, je ne garde pas mes enfants à la maison

On me dit souvent :  « C’est cool, tu peux garder tes enfants à la maison ». Bien sûr. J’ai des jumeaux de 3 ans, et, en leur présence, envoyer un mail sans faute et sans en avoir un sur les genoux relève déjà de l’exploit. Et non, ces adorables chérubins ne se disent pas, dans leur petite tête : « Maman travaille, on va la laisser tranquille et bouquiner dans notre chambre ». Non non, ils vont me grimper sur les genoux en espérant que je leur mette Peppa Pig sur YouTube. Donc, je suis sans doute une mauvaise mère, mais mes enfants vont à la crèche toute la journée.

4. Oui, je choisis mes horaires…

Il est vrai que certains jours, je ne travaille pas plus de trois heures… Mais parfois, je travaille bien toute la journée comme tout le monde, et j’en remets une couche le soir. Et parfois le week-end. On me demande souvent combien de temps je travaille par semaine et honnêtement, je n’en ai aucune idée.

5. … mais non, je ne me lève pas à 11 heures du matin

Je dirais même que je suis sur mon ordinateur dès 8 heures, contre 9 heures auparavant. Car le matin est sans doute mon moment le plus productif.

6. Oui, je travaille plus en free qu’en étant salariée

Quels que soient les horaires, clairement, je suis nettement plus productive en travaillant de chez moi qu’en open space (je suis une sauvage). Quand je compte en nombre de mots ma production journalière, j’ai un peu l’impression de travailler à la chaîne. Une chaîne dans laquelle le maillon cappuccino occupe une place importante. Une chaîne au sein de laquelle j’ajoute parfois une commande sur Vente-Privée. Dans tous les cas, ne pas avoir d’emploi du temps imposé permet de ne pas subir ces horaires standards au cours desquels vous avez nécessairement une chute de productivité au moins en début d’après-midi.

7. Non, je ne dis pas merde à mes clients

Ça, c’est un mythe. Je suis à mon compte, je dis merde à mes clients quand j’ai envie. En tout cas, moi, je ne suis pas en mesure de le faire ! Et surtout, je n’ai jamais eu à le faire car j’ai la chance de travailler avec des gens réglos. J’ai même une obligation de résultats nettement plus élevée que lorsque je travaillais en agence où j’ai, par ailleurs, beaucoup appris. Là, c’est nécessairement moi qui suis responsable. Pas mon entreprise.

Par contre, je peux refuser une mission que je juge sous-payée – et Dieu sait si la rédaction web est un domaine où l’on trouve tout et n’importe quoi niveau tarifs. Un exemple ? Des contenus payés à 2 centimes le mot. Brut.

 

8. Oui, je me prends une heure quand j’ai envie….

Être son propre patron permet de prendre un rendez-vous médical en pleine journée, d’aller chercher ses enfants plus tôt, de ne revenir de week-end que le lundi matin. C’est vrai, je ne demande qu’à moi-même l’autorisation d’arrêter de travailler plus tôt – et je me l’accorde, en général. Je peux aussi organiser comme je le souhaite mes heures de bénévolat, que je devais auparavant condenser le vendredi après-midi. Ou pour lesquelles je devais poser une journée de congés.

9. … mais non, je ne pars pas en vacances tous les quatre matins

Je dirais même que je n’ai pas du tout pris de vacances depuis que je suis à mon compte. Tout simplement parce que je ne peux pas, techniquement. Mais je ne vais pas me plaindre d’avoir du travail et de réussir à ma sortir un salaire décent.

10. Non, travailler seule ne me pèse pas

Travailler seule, ce n’est pas grave, à partir du moment où l’on s’organise pour avoir son réseau : je donne des cours, je mange avec mes anciennes collègues, je vois mes amis et je m’investis dans une association. A terme, je pense investir un espace de coworking, voire (Ô doux rêve) louer un bureau. Pour l’heure, ma vie et mes comptes sont équilibrés. Rendez-vous dans six mois.

Written by Audrey

Wohdrey, fondatrice du blog De Lyon en Large, pour prendre le large à Lyon... et ailleurs !

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